Photographie d’art, photographie abstraite et art cinétique
Etienne Bertrand Weill (1919-2001) est né à Paris. Diplômé de l’Ecole Nationale de Photographie et de Cinéma. Pendant la guerre, il s’engage dans la Résistance Juive, collecte et falsifie des papiers d’identité pour sauver des enfants, rejoint le Maquis des E. I. F., puis s’engage dans la Première Armée et combat dans les Vosges et en Alsace.
Dès qu’il est libéré, il travaille pour les mimes Etienne Decroux, Marcel Marceau et pour Jean-Louis Barrault et se spécialise dans les domaines du théâtre, mime & danse. Il est photographe attitré de Jean Arp, il collabore aux revues Aujourd’hui et Architecture d’Aujourd’hui ainsi qu’aux Cahiers d’Art de Christian Zervos. Ses photos réalistes ont été exposées dans de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger.
Une de ses premières créations abstraite: les Métaformes est exposée avec le groupe « Espace » en 1957. Les Métaformes naissent de la transfiguration, par la lumière et le mouvement, de mobiles créés en vue des images qu’il désire obtenir. En concevant ces « musiques pour les yeux » (comme les a nommées Maurice Fleuret) qui s’inscrivent dans les débuts du courant artistique de l’art cinétique, Etienne Bertrand Weill dessine, sculpte et chorégraphie la trace lumineuse du mouvement.
Depuis 1962, les Métaformes ont fait l’objet d’une quarantaine d’expositions personnelles en France, en Allemagne, au Canada, au Danemark, aux États Unis et en Israël, ainsi que dans de nombreuses expositions collectives en France à l’étranger, et dernièrement au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg dans l’exposition L’œil moteur. Art optique et cinétique, 1950-1975 en 2005. Elles figurent dans les collections du Centre Pompidou, Cabinet des Estampes de Paris et du Musée d’Art Moderne de New-York.
E.B. Weill a étudié les liens entre la musique et l’image en composant des suites cinétiques de Métaformes sur des musiques contemporaines pour de nombreux Concerts- Spectacles et soirées « Musique pour les Yeux » en France, et à l’étranger. Il a aussi créé des projections cinétiques s’intégrant à des chorégraphies et à des spectacles de Mime, notamment pour Marcel Marceau et pour le Ballet Théâtre Contemporain (Théàtre de la Ville de Paris) le Ballet de l’Opèra de Paris, ainsi qu’un court métrage pour le Service de la Recherche de la Radio et Télévision Française.
Il a enseigné la photographie au département d’art plastique à l’Université Paris I (Sorbonne) pendant dix ans et a été membre du jury national d’agrégation d’art.
Depuis 1987, il vivait en Israël, où il a poursuivi ses activités : exposition à l’Alliance Française, Soirée Musique pour les Yeux aux Nuits de Jaffa et au Musée de Jérusalem, projections pour un spectacle multimédia de Tamara Mielnik.